Les gouvernements de ce monde en ont décidé ainsi à Paris : la majeure partie des ressources fossiles doivent rester dans le sol. En effet, la combustion du charbon, du pétrole et du gaz est la cause principale de la crise climatique. Elle génère sécheresses, famines, disparition massive d’espèces, épisodes climatiques extrêmes et inondations. Aujourd’hui, des millions de personnes, en particulier dans les pays du Sud, sont déjà menacées par le changement climatique et forcées d’abandonner leurs lieux de vie.

Le fait que les négociations climatiques internationales puissent prendre un tournant décisif demeure tributaire de décisions prises au niveau national par les États mêmes qui, hier comme aujourd’hui, sont les plus grands responsables de la crise climatique. Une sortie rapide du charbon en Allemagne constitue une des conditions incontournables pour garantir que le réchauffement global puisse être contenu en-dessous de 2°C, et surtout en-dessous de 1,5°C, comme la communauté internationale s’y est engagée dans le cadre de l’accord de Paris.

Mais le gouvernement échoue à protéger le climat : depuis des années, les émissions de CO2 n’ont pas vraiment baissé. Continuer à brûler du charbon pendant vingt années supplémentaires, ce n’est pas compatible avec l’accord de Paris. Nous exigeons que la forêt de Hambach et les villages qui sont encore menacés actuellement soient préservés.

Cela fait longtemps que des habitantes et habitants de Rhénanie, des associations environnementales et d’autres organisations luttent contre l’extraction dévastatrice de la lignite. Ils et elles exigent un changement structurel pour le bassin minier rhénan et des emplois durables plutôt qu’une industrie dépassée. Car une chose est sûre : la production d’électricité par le charbon n’a pas d’avenir ! En parallèle, de plus en plus de personnes considèrent appartenir au mouvement mondial pour la justice climatique. Elles exigent la fin de cette situation où quelques individus peu nombreux profitent de la prospérité liée à l’utilisation des énergies fossiles tandis que beaucoup d’autres souffrent de ses conséquences. Avec « Fridays for Future », c’est toute une génération qui, dans le monde entier, s’est liguée pour se battre pour son avenir et contre la crise climatique.

Nous, groupes et organisations signataires de cette déclaration, sommes abasourdis devant l’inaction du gouvernement allemand face à l’une des plus grandes crises de l’humanité. Au vu de la catastrophe climatique qui menace, nous pouvons tout à fait concevoir que des personnes se voient réduites à la désobéissance civile contre l’extraction du charbon.

Le consensus d’action d’Ende Gelände met l’accent sur la sécurité et la transparence pour toutes les personnes impliquées et exclut la destruction d’infrastructures et la mise en danger des personnes. La désobéissance civile contre les dysfonctionnements et dangers qui menacent l’existence a une tradition longue et significative. Ainsi, sans cette résistance – qui a aussi pris la forme de la désobéissance – , il n’y aurait pas eu de sortie du nucléaire. Les actions déterminées mais pacifiques d’Ende Gelände menées ces dernières années ont assimilé cette tradition de manière impressionnante.

L’action d’Ende Gelände veut être un signal qui bouscule et réveille, pour l’abandon d’une technologie destructrice et pour la sauvegarde mondiale de l’environnement. Cette action est l’expression de la solidarité avec les personnes qui doivent aujourd’hui se battre contre la mise en danger de leurs moyens de subsistance ; avec celles et ceux qui, à l’avenir, seront les plus touchés et toutes celles et ceux qui, sur cette planète, tentent d’agir pour un futur digne d’être vécu. Nous nous déclarons donc solidaires de toutes les personnes qui mènent ce combat pacifique contre le charbon.

Organisations signataires :

• 350.org
• Bayern Allianz
• BüfA Regensburg
• Bürgerinitiative Umweltschutz Lüchow Dannenberg
• Buko - Bundeskoordination Internationalismus
• BUND
• BUNDJugend
• Bund Naturschutz
• Bürgerbegehren Klimaschutz
• Campact
• Inkota
• Konzeptwerk Neue Ökonomie
• Naturfreunde
• Oxfam
• PowerShift
• projekt21plus
• Robin Wood
• Umweltinstitut
• Urgewald